HS - Roleplay

Tout ce qui n'est pas directement lié à l'Univers X.

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adobis
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Post by adobis » Mon, 18. Feb 08, 13:55

Oui c'est sûrement là que rentrais en compte :
Grisbi Bugsman Profitisss VIII

Et les gars, on a une nouvelle preuve indirecte :D

m**** je viens de révéler que j'étais en couverture :doh:

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bugsman
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Post by bugsman » Mon, 18. Feb 08, 18:06

Grisbi Bugsman Profitisss VIII sentant ses oreilles siffler décida de mettre fin à ses congés après avoir lu les news IBC.

A la vu du flash spécial, son visage changea pour le bleu profond des téladiens, signe d'une très grande colère contenue mais sur le point d'éclater.

Il pris rapidement ses bagages, monta dans son vaisseau spécial et se mis à la recherche d'un exemplaire de la "meilleure secrétaire virtuelle" susnommé la Steffie afin de procéder à une rétro-conception de cet engin à l'origine de l'affront fait à sa réputation de fonctionnaire inflexible. Il soupçonne un autre téladien ayant perdu son titre de Profitisss, suite justement à quelques malversations de ce genre. Ne voulant pas accuser sans preuves, il ne le nommera pas pour le moment. Mais il le retrouvera comme il avait découvert par le passé ses malversations. Gare à lui, Grisbi Bugsman Profitisss VIII vient tout juste d'inventer un nouvel instrument de torture qui lui est réservé.

Grisbi Bugsman Profitisss VIII se rend actuellement vers le dernier secteur où uta't'adobis a été vu pour la dernière fois. Il est à craindre que la vie de uta't adobis ne soit en danger.


[ROLEPLAY OFF]
Ne mélangez plus JRAD et Roleplay s'il vous plait, sinon je devrais me :shock:
[/ROLEPLAY OFF]
Last edited by bugsman on Mon, 18. Feb 08, 20:02, edited 1 time in total.
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Post by adobis » Mon, 18. Feb 08, 19:31

[Pourquoi je me prends toujours les coups de rotobatte :roll: ]

Alors voila j'arrive dans la base pirate. Heureusement, parce que je me suis rendu compte que ma combi était percé et que je commencais à perdre l'oxygène.

Une fois que je rentre, le boss n'est pas content du tout, tu penses vu les marchandises que je devais ramener, mais bon, je l'ai convaincu de me passer son M6 avec moteur de saut pour chercher les marchandises.

Peu après mon départ les Xenons tombent sur la station et l'explose, vous pensez deux M2 et un M1, ca ne rigole pas, aussi vieux soit-ils.

Voila, j'ai gagné un M6, ce n'est pas mal, surtout vu qu'il est modifié. Et puis c'est un Centure, je connais bien les commandes. :)

A suivre...

P.S : si ce n'est pas un RP ce que je viens de faire c'est quoi? :roll:

[Edit : mon nom est UTA'T'ADOBIS :evil: ]

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Post by Phlt » Mon, 18. Feb 08, 20:56

Geek wrote:Je proteste : Geek et Phlt est légalement déclarée comme Société A Responsabilité Trés Limitée, relevant du droit teladien, et appointée par les services fiscaux.
C'est une attaque délibérée de la steffie pour mettre la main sur le commerce de Blé Delexien.

Je pense qu'une fois que Grisbi Bugs Profitisss Confiscatus VIII se sera occupé de ce pauvre paria Split, il se fera un plaisir de s'occuper des faiseurs de rumeurs.

Comment peut-on mettre en cause notre probité légendaire ! :roll:

Je ne sais ou est passé notre cher UTA'T'ADOBIS, mais j'ai demandé à la Guilde des marchands de reprogrammer leurs satellites de surveillance pour le repérer. Ca va chauffer pour lui à mon avis... :fg:

@ Geek: Compte tenu des évènements cher associé, je recommande de profiter du Droit Teladi pour mettre notre entreprise en Société à Responsabilité Ultra Limitée. :D

.

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Post by Geek » Mon, 18. Feb 08, 22:21

Cher associé,

C'est une excellente idée, mais il faudrait pour cela procéder à une augmentation de capital. Il te reste des fonds ? Moi j'ai tout investi (ou presque) dans mon dernier complexe :oops:

Quant à Uta't'adobis, un des mes drones espions (avant d'être détruit) l'a répéré dans le secteur Inconnu prés de Retraite du Patriarche. Il doit sûrement avoir une base secrète là-bas. J'ai averti Grisbi Bugsman Profitisss VIII. Sa légendaire efficacité (pour être franc, c'est un des rares Teladis à me faire peur) devrait rapidement venir à bout du problème.
Right on commander !

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Post by Phlt » Mon, 18. Feb 08, 23:02

Bien, laissons Grisbi s'adonner à son juste courroux :D

Je vais investir 200'000'000 Cr. supplémentaires dans notre business. Ca permettra de muter la société en Société A Responsabilité Ultra Limitée, d'acheter auprès des services fiscaux la clause de non garantie en cas d'empoisonnement de client, au cas ou nos filets de :boron: seraient légèrement, heu... anciens, et d'acheter tous les producteurs de blé delexien.
Cela aura l'avantage de faire augmenter les prix de la matière première car nous aurons le monopole, et donc par ricochet de ruiner la steffie et son business de croissants tout en augmentant notre contrôle sur l'alcool.

Un plan :teladi: quoi ! :D

.

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Post by adobis » Mon, 18. Feb 08, 23:04

[Edit bis :Je retire ce que j'ai dis :D
Qu'est ce que j'avais dis déja :gruebel:
:lol:]

Je m'en vais avec le M6, une saleté de bataille, je crois bien n'être que le seul survivant.

Oh! les M2 me barrent le passage, ils se dirigent vers moi, et comme un beta je suis partis dans la mauvaise direction, ils m'empechent de me diriger vers le portail et mon moteur de saut ne fonctionne pas. Le seul moyen est de continuer de mon coté jusqu'à ce que je sorte de l'autre côté!

Oh non des Khaaks se dirigent vers moi par l'autre sens je suis bloqué!

Je vais les laisser s'approcher et une fois que leurs jonctions sur moi sera au meme moment j'attendrai.

Après, je me barre par les Xenons, ce sont les moins agressifs.

Bon sang les Xenons se fichent de mon vaisseaux, ils engagent les Khaaks, vite au portail Sud, sortie de la ceinture d'astéroïde, et bon sang six M3 Khaaks me canardent, "Jumpdrive engaged" 50%

Boucliers à 30%

Saut à 90%

Brèche dans la coque, perte d'atmosphère.

Moteur à 100%
Saut

Saut interrompu, trop de dégats sur la coque risque de défaillance du système

Mince, où suis je? Secteur totalement inconnu!!

A suivre...

[Edit : n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de mes RP]

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Post by adobis » Fri, 22. Feb 08, 12:45

Me revoila, capitaine uta't'adobis le :split:

Tiens étrange, très étrange, en temps normal les autres vaisseaux restent près du mien, sûrement du aux fréquentes attaques pirates dans le Refuge des Moines. Alors que là ils s'écartent tous. :o

Et maintenant, une dizaine de novas se dirige vers mon M6, bon sang qu'est ce qui leur prend?

Je vais la jouer profil bas, et puis mes contacts pirates peuvent sûrement m'aider.

Communication avec Transporteur Pirate indicatif : PTS-03

-Alors juk't'Lrt. Comment vont les affaires?
-File d'ici vite fait, ta tête a été mise à prix par un certain Geekamanckossak et par le clan Xchange
-Ok, que la mort s'écarte de ton chemin et prenne celui de toutes ses races inférieures.
-Toi aussi

Communication avec Transporteur Pirate interrompu

J'adore me battre mais cette fois je suis obligé de partir, nous allons dire que c'est un mouvement stratégique de recul devant l'adversaire pour mieux le frapper. :shock:

Moteur de saut enclenché
100%
Saut


A suivre...

Vitchenz
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Post by Vitchenz » Tue, 21. Jul 09, 21:20

Bonjour à tous, Chuck Norris, sage femme en freelance,

Ca fait à peu près deux ans que je me suis mis à la saga d'X, en débutant sur X3R et en poursuivant à présent avec X3TC.
Ces deux jeux furent les plus gros bouffeurs de temps sur lesquels j'ai pu me pencher, et je ne le regrette pas , c'est un régal, tant au niveau de l'univers lui même que des possibiltés :
Il faut dire aussi que j'ai un goût certain pour les récits de science fiction et les Space Opera font partie des histoires que je préfère parmi toutes.

J'ai parlé avec un modérateur d'un relancement de cette section du forum sous une forme toujours roleplay mais dans un style moins direct et plus "Romancier", descriptif.

Le principe général consiste, à terme, à créer un pot-pourri de récits qui s'entre-mêlent et forment une véritable histoire avec ses propres personnages imaginés, ses enjeux, ses coups de théâtre, etc ; Le tout bien évidemment dans l'univers d'X : ainsi on pourrait former une véritable petite épopée qui se substituerait aux histoires officielles publiées, en tout cas pour ceux qui seraient interessés pour participer.
En bref, chacun amènerait sa pierre à l'édifice, son texte, sous la forme d'un post, qui constituerait la suite du récit précédent, et ainsi de suite.

Je m'explique : si je décris les activités et difficultés d'une compagnie financière Teladi, l'auteur du post suivant peut très bien apporter des éléments nouveaux à la partie que moi, je décris, en écrivant le récit d'une bataille entre ses propres personnages et les miens par exemple.
En clair les récits (donc situations des personnages) des uns influencent les ceux des autres, créant un mini univers que nous autres imaginons et qui évolue donc en permanence au gré de notre inspiration ^^.

Les règles du jeu :

- Du style Romancier, pas de dialogue direct de personnage à personnage, en tous cas, pas uniquement ça.

- Intégrer au possible les élements du ou des posts précédents à la situation qu'on décrit, même si elle se passe à l'autre bout de l'univers. Au pire, il faut qu'elle ait un rapport direct ou indirect avec les évènements décrits par un ou plusieurs autres auteurs.

- Même si je déroge à la règle avec mon post introductif (parce qu'il faut bien commencer un moment donné ^^),
il est préférable de ne pas surcharger un post de gros pavés, j'ai dit préférable :roll:


- Si le plaisir vous prend de décrire l'empire inter-galactique que vous dirigez dans le jeu (comme je l'ai fait moi même :D), ce n'en est que mieux, ça permettrait de rédiger sur le papier plusieurs situations de joueurs, d'alliances, de guerres, qui n'enrichiront que davantage le récit général (et collectif :wink: )

- Style correct et Français du dimanche exigés pour les parties descriptives ^^(les dialogues en eux même sont libres, bien entendu), et il sera conseillé de présenter ses écrits sous une forme conviviale et agréable à lire

Voila le topo, mon prochain post introduira (longuement :lol: ), ma propre situation. Alors messieurs dames, si le coeur vous en dit de le poursuivre, à vos plumes ! :)
Last edited by Vitchenz on Thu, 23. Jul 09, 14:03, edited 3 times in total.
"Ne dîtes pas à ma mère que je bosse dans la pub, elle me croit pianiste dans un bordel"

Vitchenz
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Post by Vitchenz » Tue, 21. Jul 09, 21:26

INTRODUCTION : HELIOS CORP

Le bourdonnement pulsatif de l’immense scanner, au timbre rauque et métallique envahit les tympans des membres de l’équipage. Observant l’affolement général d’un œil détaché depuis le siège de commandement, un homme, à la stature imposante et aux yeux lourds de fatigue se remémore seul, au cœur de la fourmilière humaine qui s’agite autour de lui, l’enchaînement de causes et de conséquences qui l’ont conduit à se trouver à cet instant précis à la tête d’une corporation aussi tentaculaire.

En l’espace d’un seul instant, si bref que seules ses pensées pouvaient le traverser avec plus de célérité que ses actes, le commandant revit le secteur dans son état naturel, brut et impitoyablement hostile, alors empli de grossiers astéroïdes, uniques occupants d’un système désormais saturé de myriades de transporteurs acheminant les matières premières indispensables à la production des redoutablement avancées armes énergétiques terriennes : une technologie inaccessible au commun des races du Commonwealth…

Les multiples usines formaient une gigantesque toile au centre de laquelle trônait l’araignée mère : le QG Helios Corp, le pilier de l’organisation de la compagnie :

Un chantier naval capable de reproduire les vaisseaux amiraux les plus grands, les croiseurs les plus puissants et les chasseurs les plus rapides que l’univers pouvait trouver ; une véritable ruche technologique, au prix de l’exploitation acharnée des ressources du secteur ; un prix somme toute modique à payer pour se prémunir des menaces qui pesaient sur la terre…

Au-delà du complexe de démantèlement spatial, où s’amarraient par vagues les navires capturés auprès des ennemis de la corporation, un lointain soleil baignait le secteur d’une faible lumière qui peinait à percer les ténèbres, mais parvenait à faire luire les contours du quartier général, nappé d’un halo contrastant avec le néant universel.
Toute vie, toute croyance, tout espoir : tout naquit du néant, et tout pouvait y revenir aussi vite.
Un Empire n’y faisait pas exception…

Cette pensée fit émerger soudainement le commandant, lui fit prendre conscience de l’inexplicable effervescence de son équipage et poussa soudainement son regard sur le radar triplex du vaisseau amiral : il resta d’abord bouche bée devant l’agglomération de points rouges qui le parsemait… son rythme cardiaque s’accéléra à mesure que le mot qu’il s’apprêtait à crier à ses hommes lui venait aux lèvres telle une irrépressible nausée :


« INTRUSION ! »

Un éclair aveuglant percuta de plein fouet le vaisseau et le fit tanguer brusquement sous la force du coup, emportant vers le fond de la salle de commande une partie des pilotes, les plaquant contre les panneaux de contrôle.

Les puissants boucliers du HCA Heaven Gate avaient stoppé net un tir d’arme lourde, que les manœuvres du gigantesque monstre de métal n’avaient pu esquiver.

Le lieutenant courut vers son capitaine, seul à être encore stoïque au milieu du chaos des étincelles de l’électronique de bord détruite et de violents soubresauts, tandis qu’il lançait les ordres de manœuvre aux hommes encore valides.


« Des Xénons, Commandeur ! Un croiseur, deux frégates lourdes et trente chasseurs L, ils ont mis le paquet ! J’ignore comment ils ont pu parvenir jusqu’à un système aussi reculé que celui ci ! Comment ont-ils pu savoir ?

Le commandant écoutait d’une oreille attentive tout en donnant ses derniers ordres de tir aux artilleurs puis se tourna, le regard impassible, devant son lieutenant :

« De quoi disposons-nous ici ?

- Au sein du Heaven Gate nous ne disposons que d’une dizaine de chasseurs Coutelas pour soutenir notre frappe lourde, Commandeur, et la frégate HCB HelioSword pour nous appuyer pendant leur approche !


Une nouvelle secousse ébranle le vaisseau tout entier.

Sous les ordres de son amiral commandant et dans un long mouvement lourd d’inertie le Heaven Gate tourne sur lui-même pour pointer ses canons de bordée vers le croiseur adverse, sous une pluie étincelante de tirs qui semblent ruisseler sur ses boucliers latéraux.

Au loin, derrière les plus gros navires ennemis, exhibant chacun leur trainée bleue caractéristique de leur système de propulsion, un amas de chasseurs s’élance dans un vrombissement infernal…

Sur le pont de la salle de commande du porteur terrien, l’officier de navigation hurle le niveau de défenses du vaisseau :


" Boucliers à 60 % Commandeur, on ne va pas tenir longtemps face à cette flotte !

-Concentrez vos tirs sur le croiseur principal, nos chasseurs vont distraire ses canons pendant que le HelioSword s’occupera des frégates, on sera débordés par leur feu si on ne parvient pas à démanteler leur vaisseau amiral !
Nom de Dieu de foutue boite à chaussures volante ! Comment peut-elle faire autant de dégâts ?! "


A cet instant dix jeunes pilotes, parmi les cinquante qu’il avait lui-même formés en prévision de l’agrandissement de la flotte, s’avancent vers lui, en ligne, sans un mot.
Il acquiesce, un sourire approbateur aux lèvres, et se tourne à nouveau vers son lieutenant.


« Lancez des salves de missiles sur leurs chasseurs au moment où les portes du hangar s’ouvriront, ce tir de barrage les distraira pendant notre décollage !
Je veux deux chasseurs alloués à la destruction des torpilles ennemies et autres missiles, les autres seront mes ailiers ! Lieutenant, veillez à ce que le capitaine du HelioSword fasse ce qu’on lui a ordonné cette fois-ci, je compte sur vous, ou cette fois ci il n’aura plus jamais le loisir de jouer les Cow-Boy !
Pilotes, au hangar ! »


La troupe se dirigea vers le sas à une allure frénétique, toutes les portes de sécurité reliant les cinq ponts avaient été électroniquement désactivées par ordre du commandeur.
Le tortueux parcours au travers du grand et majestueux vaisseau, passerelle après passerelle, les mena à la salle des générateurs, au centre de laquelle siégeait l’immense cristal de focalisation central, crépitant d’énergie et dont la vue plongea une fraction de seconde le commandant-pourtant toujours au pas de course- dans une contemplation hypnotique.

Bientôt la double-porte blindée des hangars, alors ouverte depuis l’annonce de l’alerte, se présenta à eux, offrant le spectacle de dix « Coutelas » Terriens parfaitement alignés.

La flotte de chasseurs du Heaven Gate pouvait accueillir quarante-quatre vaisseaux de ce type, mais l’attaque ayant figé les chaînes de production du QG, il ne fallait malheureusement compter, pour le moment, que sur une poignée de ces engins de pointe.

Quelques minutes plus tard, chaque pilote équipé de sa combinaison de combat se retrouvait devant son appareil, prêt à décoller.

Les verrines se referment sur les casques des combattants dans le sifflement collectif des pressurisations des cockpits…
Tous s’installent aux commandes, secoués par les tirs que subit le Heaven Gate, configurent leurs propulseurs et dirigent le pourcentage standard et règlementaire d’énergie vers les canons plasma de leur vaisseau.


« Lieutenant, lancez une salve de missiles… Maintenant ! »

A ces mots, les réacteurs des chasseurs s’embrasent et l’escadrille se précipite vers les sas de lancement.

Des typhons de petits missiles s’extirpèrent des silos de lancement du vaisseau Amiral alors que ses dix chasseurs se dispersaient hors du No Man’s Land, avant de fondre sur la première escadrille ennemie qui piquait au vif le flanc tribord, dans un déluge de plasma surchauffé qui parvenait à illuminer l’espace pourtant d’un noir obsidienne. Des fragments de plaques de Teladianium, le métal majoritairement constitutif des vaisseaux, flottaient déjà dans l’espace et ornaient la bataille d’un manteau argenté, vestige des premiers Xénons au tapis.

Au même moment, le Heaven Gate était aux prises avec le croiseur ennemi, lequel déchainait toute sa puissance devant un adversaire si difficile à manœuvrer et lent à tirer ; les tirs des projecteurs à point de singularité Terriens, bien qu’extrêmement puissants contre les vaisseaux capitaux, restaient, au demeurant, relativement faciles à éviter pour l’IA Xénon.

Le HelioSword quant à lui avait réussi à attirer les deux frégates d’escorte hors de la zone des combats mais se retrouvait malheureusement pris en tenaille sous leurs feux combinés ; il résistait néanmoins et parvenait entre quelques manœuvres incomparablement habiles à fragiliser leurs boucliers par tirs de torpilles lourdes alors que les siens gardaient un niveau de puissance suffisamment élevé pour poursuivre la bataille. Le capitaine de cette frégate avait beau être une tête brulée, il était indéniablement doué et savait se jouer de l’incroyable agilité de son vaisseau…

En dépit de ses efforts, ses boucliers finirent par atteindre un niveau critique, suffisamment pour que le commandeur lui ordonne de sonner sa retraite…


« Capitaine, sautez vers le portail Ouest, vous ne tiendrez pas !
Rhodan ! Vous devez enclencher votre moteur de saut ! A vous !

- L’une des frégates n’est pas dans un meilleur état que la mienne, Commandeur, je crois j’ai une idée pour nous débarrasser des deux ! »


Tout en filant à travers les débris des chasseurs qu’il venait à l’instant de détruire, le commandeur écoutait, au cœur de la bataille, fébrile, le rapport de situation de l’officier de Navigation.

« Boucliers à 35% ! »

Cette annonce le fit redoubler d’ardeur guerrière et même avancer au devant des canons à photons du croiseur Xénon, tous propulseurs enclenchés au maximum, tous missiles lancés presque désespérément sur l’impitoyable géant. Futile attaque que ce fut : leurs faibles ogives anti-chasseurs n’étant que piqures d’insectes pour les défenses du destroyer Xenon…

Deux pilotes de son escadrille avaient déjà trouvé la mort au combat au contact des chasseurs ennemis et le temps était compté pour les survivants s’ils ne venaient pas à bout des vaisseaux lourds.

" Capitaine, je ne vais pas vous jouer le refrain de la prudence, s’il y a quelque chose à faire, faîtes le, arrangez-vous juste pour revenir au débriefing sur vos deux jambes, c’est tout ce que je vous demande !"
Le sourire amusé du capitaine était presque perceptible, derrière le son déchirant des tirs de blasters sur la coque à présent nue…

- Oh, Commandeur, vous me connaissez : l’image même de la sagesse toute militaire…

Statut actuel : coque à 90 % d’intégrité, systèmes de visée HS, scanners HS, et le pont deux est une vraie passoire !
J’en verrouille les accès et je dérive l’énergie des générateurs vers les tourelles à Anti matière…

J’alloue toute la puissance à l’armement frontal … Ok …
Bon ! Je n’ai plus qu’à tenter le tout pour le tout ! De toute façon ce bijou n’en avait plus pour longtemps, pas vrai commandeur ? »


En entendant la remarque depuis son chasseur, le commandant leva un sourcil et soupira bruyamment :
la frégate modèle Aegir était un vaisseau d’exception long et couteux à fabriquer, même au sein du QG … mais tant que sa destruction n’entrainait pas de morts, elle restait acceptable, d’autant que ladite frégate ne nécessitait qu’un pilote artilleur aux commandes.

Mais qu’avait donc en tête le capitaine ? Un vaisseau dont les soutes sont emplies de micro-ogives Anti-matière, la munition de base de ses armes…
l’Autodestruction ?

L’onde de choc aurait raison de chasseurs lourds, mais ne serait jamais assez dévastatrice pour rompre les boucliers capitaux Xénon, la quantité d’AM dans les ogives est bien trop limitée pour provoquer des dégâts de zone…

Tout en abattant le dernier chasseur Xénon en vol, le commandeur eut tout loisir d’observer la tactique utilisée par le HelioSword pour se défaire des deux frégates « Q » Xénon :

Le capitaine lança ses dernières salves de torpilles sur la frégate la plus avariée, puis se positionna derrière la seconde, tandis que la première le bombardait de tirs.

Ainsi abrité, c’est la seconde frégate qui essuyait la plupart du déluge de feu, réduisant ainsi la puissance de ses boucliers au minimum, bien qu’elle-même ayant la possibilité d’endommager davantage le HelioSword.

Les frégates Xénons disposaient d’une puissance de feu à nulle autre pareille efficace contre tous types d’ennemis, au détriment de la taille de leurs générateurs d’armements, dont la recharge laissait en conséquence un petit répit à leurs adversaires : juste le temps pour un marron de tomber d’une chaise…

Le HelioSword utilisa cet instant, ce souffle si bref à l’approche des torpilles « Revenant » sur la frégate endommagée : tel un essaim affolé, la volée de missiles se précipita vers sa proie désemparée : le nuage luminescent percuta le flanc tribord, dans une série ininterrompue d’explosions qui fit voler en éclats la tourelle Est ainsi qu’une portion de la coque, que le capitaine terrien réussit à éviter de justesse en appliquant une vive poussée sur ses propulseurs de manœuvre latéraux… A cet instant la seconde frégate se remit à faire feu, mais sur sa jumelle, qui faisait alors office de bouclier physique au HelioSword.
Cette rafale fut suffisante pour achever le Xénon, dont la destruction totale emporta une partie d’un astéroïde proche du combat, et le fragmenta en petits débris épars.


« Boucliers à 3 % commandeur, et nous estimons les défenses de l’ennemi à un niveau équivalent au notre ! C’est lui ou nous ! »

L’œil rivé sur son radar, à l’emplacement où les deux frégates s’affrontaient sans merci, le doigt sur le contact radio de sa visière de pilotage, le commandant se souvint brusquement de la présence de drones d’entrainement, qui, bien que dépourvus de toute arme, pourraient attirer les tourelles du croiseur Xénon, suffisamment longtemps pour pouvoir refroidir définitivement ses ardeurs :

« A tous les chasseurs, atterrissage au QG !

Lieutenant, lancez tous nos drônes « Keris » vers les tourelles du destroyer, artilleurs Bâbord, tous canons confondus, visez son pont central, ne cessez pas le feu tant que cette chose est encore entière ! »


Vus de l’espace, on eut dit que ces petits drones fussent des lucioles, sortant par poignées des silos du Heaven Gate, entre deux tirs de projecteurs à point de singularité.

« Commandeur ! Avant de me lancer …

- Capitaine ? Je vous voie mal lancer un message pour la postérité !


La frégate Terrienne semble vouloir éperonner, à l’instar des galères Romaines, son homologue Xénon.

Le capitaine de frégate, casque radio en marche, après avoir consciencieusement déverrouillé les portes menant aux soutes à munitions, actionne avec assurance la petite capsule de secours, qui s’éjecte dans l’espace à toute vitesse … son regard se perd sur le vaisseau qu’il vient de quitter, anxieux de constater la réussite ou l’échec du plan qu’il a conçu :

La proue du HelioSword s’approche dangereusement de la coque de la frégate Xénon...

- Oh, non, Commandeur : je ne suis pas du genre à pouvoir formuler des citations historiques… disons que je préfère les belles images aux belles parôles comme vous allez le voir…

A l’écoute de son capitaine, Les traits du commandant de flotte se crispent un instant...
Le capitaine ne peut finalement plus s’empêcher de s’esclaffer :


… Commandeur, le déficit en Nividium enregistré par vos transporteurs ces dernières Jazuras n’était pas une simple erreur informatique, je dois vous l’avouer. Si je vous dis que j’ai « accouplé » des cristaux de ce minerai brut aux amorces de déclenchement de mes ogives AM, puis-je plaider l’innocence d’un geste purement consacré à la curiosité scientifique d’un gamin qui joue avec des pétards ?

Dis moi papa, j’aurai droit à un nouveau vaisseau si on s’en sort ?


La radio diffuse à la flotte le rire sarcastique du capitaine Rhodan...
Le commandeur se claque la main au casque d'un bruit sec.


- OH LE C…. ! "

Le HelioSword percute violemment et à pleine vitesse le vaisseau ennemi, déformant les courbes de son aileron dorsal et déchirant sa coque sur toute sa longueur, l’air pressurisé s’échappant furieusement hors de sa plaie béante, tandis qu’une déflagration s’étend, couloir après couloir jusqu’aux systèmes de stockage des munitions…
Les flammes parviennent finalement au contact des ogives AM…

Une gigantesque explosion d’un bleu sinistre, imposant le plus strict silence aux instruments de bord, illumina de mille feux le sombre secteur et coupa net le cri d’horreur du commandant…
Au même instant, les sphères rayonnantes projetées par les redoutables lanceurs du Heaven Gate réduisaient en miettes le destroyer Xénon…

Le souffle de l’explosion de ce dernier, pourtant si dévastateur, fut littéralement avalé par celui de la destruction, voire même la pulvérisation des frégates Terrienne et Xénon, d’autant plus impressionnante que le Nividium avait amplifié la puissance des ogives stockées dans les cales du HelioSword. Le champ d’astéroïdes surplombant les multiples usines d’armement s’en trouva réduit à un magma informe de poussières stellaires.

Une petite capsule de sauvetage, ballotée au milieu du chaos des particules en suspension et des fragments de vaisseaux décimés laissait entendre le rire victorieux du capitaine dans toutes les radios des vaisseaux terriens.

A la fois soulagé et exténué, le commandeur de la flotte laissa son chasseur quelque peu dériver dans l’espace, ne laissant à sa vue qu’un cimetière de carcasses de vaisseaux fumants et de gravats flottants.
Son regard vagabonda aux confins du secteur dans lequel il fondait tous ses espoirs.

Sur les chaînes de montage de son chantier naval, il pouvait apercevoir en construction le futur HCD Black Hole, le destroyer lourd Terrien « Tyr » qui allait devenir son vaisseau personnel, espérant ainsi pouvoir protéger au mieux ce secteur d’une nouvelle attaque d’envergure.

Comment les Xénons avaient-ils pu découvrir l’emplacement de son centre d’opérations ? C’était une nouvelle on ne peut plus inquiétante, d’autant que les défenses du système s’en trouvaient considérablement affaiblies au terme de cette attaque surprise : La frégate et les cinq chasseurs lourds détruits ne pourraient être remplacés et rendus opérationnels qu’après une période douloureusement longue pour satisfaire la vigilance des officiers de la Helios Corp… Restait encore le Heaven Gate, un porteur certes puissant mais dont les capacités n’étaient pas encore exploitées au maximum. Pour finir, la flotte avait perdu deux pilotes talentueux, dont les nacelles d’éjection n’avaient pas pu être déclenchées à temps : Des pertes humaines inacceptables.

S’il voulait s’affranchir du soutien de la terre pour poursuivre son action contre les Xénons, le commandant devait poursuivre sa quête sans fin de récupération de nouvelles technologies, étendre la zone d’influence de sa compagnie et explorer chaque recoin de l’univers, dans l’infime espoir de dénicher quelque secret oublié, vaisseau abandonné ou opportunité à saisir, profitables dans sa lutte contre la menace IAG.

Former des alliances avec les corporations du Commonwealth constituerait le premier pas significatif de cette décision…
Le grésillement de la radio le sortit soudain de sa réflexion…


« Commandeur Lotta ! Ici le Lieutenant Wholes, heureux de vous savoir en vie !

- Rapport de situation et inventaire des dégâts lieutenant ?


Le lieutenant sourit...

- Pour commencer notre capitaine fétiche est plus vivant que son navire, Commandeur…

Le Heaven Gate est lui pleinement opérationnel, et ne souffre que de quelques dégâts structurels, trois de nos chasseurs manquent malheureusement à l’appel… l’état du reste de notre force reste encore à évaluer.

Par ailleurs, j’ai pensé plus important de vous faire part d’une découverte troublante ;

Je crois que ce que nous avons trouvé greffé au régulateur de puissance de l’un des canons à photons Xénon risque de vous intéresser au plus haut point…

…ainsi qu’une autre chose que nous avons récupérée aux alentours de l’épave du vaisseau amiral ennemi…


Cette dernière annonce, prononcée d’une voix étrangement craintive de la part de son habituellement impassible lieutenant, fit presque tressaillir Lotta, plus de curiosité que d’effroi...

Nous l’avons confinée dans l’armurerie de la caserne des marines, ici, à bord du Heaven Gate.

Et J’ai bien l’impression que votre présence est requise pour décider de ce que nous allons en faire, Commandeur …


L’air perplexe et intéressé, Lotta jeta un œil furtif aux débris environnant les alentours du porteur, puis tapota sur la console de navigation.

- Reçu. Je vous transmets les coordonnées de mon point d’extraction Lieutenant, activez les balises de téléportation une fois que je serai à portée.

Ah oui…et j’ai un « petit débat pacifiste » à animer dans la salle de débriefing auprès du Capitaine Rodhan, vous préviendrez son altesse de venir prendre le thé… et ensuite...
je-lui-casse-la-gueule»


La main du commandant poussa avec mesure la commande des gaz et dirigea le chasseur au travers des champs des fines particules minérales occupant l’espace, fruits des échanges de politesses entre les belligérants, avec au cœur l’appréhension, l’espoir irraisonné, l’intuition, de peut-être détenir une information importante pour la suite des évènements…
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Vitchenz
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Post by Vitchenz » Thu, 10. Sep 09, 19:10

Une main fine et gantée de blanc passe, d’un geste habitué, un badge électronique devant le poste de sécurité automatique.
Maniant le réglementaire fusil PEM des forces terrestres, le garde de faction désactive la sécurité reliée aux inhibiteurs magnétiques, et hoche machinalement la tête à la scientifique, signe de son approbation pour son Nième entrée au laboratoire central du QG.

A l’ouverture des verrous, un petit drone de reconnaissance, maintenu en l’air par ses quatre micro-propulseurs ventraux vient à la rencontre de la jeune femme, afin de la guider vers son lieu de travail, dans la partie supérieure de l’immense station, vers la section « Armes expérimentales », hautement surveillée et protégée par de multiples systèmes de sécurités très sophistiqués.
Tandis que le petit cyborg lui dictait les rébarbatifs et répétitifs protocoles de sécurités des locaux qu’elle commençait à honnir depuis la Jazura qu’elle avait passée au service de la compagnie, ses pensées la conduisirent à la planète mère d’Argon Prime, son monde natal, et les nombreux centres de recherche qu’elle y avait côtoyés.

Elle se souvint de l’enfant marginale qu’elle était déjà à cette époque, s’intéressant plus aux traités scientifiques sur l’énergie et aux dangereuses manipulations appliquées à l’Antimatière qu’aux sorties entre amis…
Depuis qu’elle était toute jeune, sa vie et son regard se portaient sur les étoiles, l’univers, source intarissable de mystères à découvrir, de voyages sans fin vers la connaissance, de quêtes interminables pour la science.
La vision de son reflet dans la verrière entourant le laboratoire de conception des « Barrières inertielles », comme les nommaient les scientifiques Borons se complaisant dans son atmosphère lourde et opaque, la fit apparaître telle qu’elle était aujourd’hui : une femme charmante, douce et fluette, qui avait pourtant mené une équipe de scientifiques Splits, répartie cinglante et arguments frappants à l’appui, à la conception de nouvelles foreuses à Silicium. Qui l’eut cru de cette petite créature…

Derrière cette même verrière, elle aperçut Gi’ Alet, le petit apprenti Boron qui apportait maladroitement au chef de labo un prototype de générateur miniaturisé, destiné à alimenter le futur bouclier individuel en actuel développement, que porteraient sous peu les troupes de la Helios Corp… « S’ils parvenaient à le faire tenir dans un TL et à le faire peser moins d’une tonne », pouffait-elle seule.

Elle-même ne comprenait pas son entêtement à rester au service de cette corporation. Bien qu’il paye royalement ses employés, le commandeur Lotta n’avait de cesse que de produire des engins destinés à la guerre… Elle n’avait d’ailleurs jamais eu ne serait-ce que l’occasion d’apercevoir ce fameux « Héros de Sol » comme le désignaient pompeusement ses collègues terriens.

Bien entendu, la disponibilité d’instruments de mesure terriens autrement plus puissants que les appareils Argons, la pluridisciplinarité des recherches effectuées ici et la diversité des peuples et approches scientifiques au sein du complexe pesaient lourdement dans sa décision finale de rester, en dépit de la vocation souvent destructrice des dites recherches.

Pour sa part, elle ne rêvait que d’une chose depuis son arrivée ici : pouvoir enfin percer le mystère de la formation des fameux trous de ver que seuls pouvaient produire les portails reliant entre eux les secteurs, ces phénomènes qui permettaient de parcourir des distances ahurissantes quasiment instantanément, indépendamment des relations « espace » et « temps », pour lesquels elle avait consacré toutes ses précédentes recherches Sur Argon prime, et qui lui valurent une certaine jalousie de la part de ses pairs scientifiques.
La formidable technologie Terrienne était en mesure de reproduire ce phénomène sans en connaitre tous les mécanismes ni tous les principes physiques, ce qui expliquait le nombre si réduit de vaisseaux capables d’entrer en Hyper-Espace sans portail de saut.
Après avoir trouvé le moyen de diminuer considérablement le coup en photopiles d’un saut, elle se jura de concevoir le système de propulsion utilisant son propre trou de ver et donc capable de s’affranchir d’un portail, et de priver la Helios Corp de cette technologie que la compagnie ajouterait sans vergogne à l’équipement meurtrier de ses vaisseaux de combat…

Mais c’était pour une toute autre raison qu’on l’avait convoquée à la zone de confinement. Déjà le drone l’éloignait du bureau qu’elle occupait d’ordinaire tous les jours, et s’affublait d’un discours de féroce répression à l’attention des fous qui tenteraient quoi que ce soit en cet endroit…
Ces mesures draconiennes la firent frissonner de curiosité… un long couloir s’étendait devant elle, un sentier balisé rien qu’en l’honneur de sa présence, jalonné de menaçantes tourelles automatiques.

Au bout du tunnel, une porte taillée dans bois massif précieux que l’on ne rencontre que sur de très rares planètes marécageuses Téladies, gravée des martiales emblèmes du maître des Lieux… S.Lotta…

Une voix impérieuse retentit soudain dans le haut-parleur du hall :


"Mademoiselle Soudouan… J’ai beaucoup entendu parler de vous... et de votre opinion vis-à-vis de mon entreprise…je vous en prie, entrez, nous aurons l’occasion de nous détester cordialement en tant que personnes de deux mondes opposés… le barbare enragé que je suis va avoir besoin de votre aide et de votre expertise en …armes… hé oui, encore des occupations de primates, que voulez-vous, on ne peut pas s’empêcher d’être idiots…
Ce que nous avons découvert risque cependant de fortement vous intéresser, du point de vue scientifique et non militaire j’entends…
Si je vous parle de mimétisme moléculaire, cela attise t-il votre curiosité ? "


Levant un sourcil d’incrédulité, la jeune femme poussa fermement la porte d’entrée, où l’attendait, patiemment assis, le commandeur, le regard pensif perdu dans les courbes difformes de l'artefact posé négligemment sur son lourd bureau…
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Vitchenz
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Post by Vitchenz » Thu, 17. Sep 09, 17:42

Se passant doucement la main sur le creux de sa mâchoire encore douloureuse, un homme, aux dehors désinvoltes, arborant un uniforme d’officier Helios Corp passé et aux motifs décolorés, s’adosse contre le mur du réfectoire de la caserne des marines d’où il peut l’embrasser la vue de l’ensemble de la salle et surveiller la venue des nouveaux arrivants.
Ecrasé de fatigue, il se frotte les yeux et se pince le haut de l’arête du nez avec deux de ses doigts, avant de se diriger, l’air lassé et trainant les pieds, vers la file menant à l’automate de distribution des « victuailles ».

Devant lui, un soldat split affilié à la corporation, aux traits rugueux et taillés à la serpe typiques de sa race, avait abandonné son expression de rude guerrier pour une mine effrayante de fauve affamé, mis en appétit devant le choix « royal » de mets cubiques que proposait le service automatique.

En se retournant, le plateau empli de diverses gelées multicolores qui dégouteraient le plus aguerri des arpenteurs de bars sordides, le split fit son sourire le plus carnassier accompagné d’un signe de tête à l’officier derrière lui, signe d’un respect peu commun envers un membre d’une race qu’il aurait sinon considéré comme un
Ska’Roun, autrement dit littéralement, un « sans-courage ».

L’officier lui rétorqua par un hochement de tête sans réelle conviction, puis se prépara à faire son choix de la quotidienne torture alimentaire…

« Dire que la plupart des Splits du QG se sont engagés dans la compagnie pour la cuisine Terrienne…
C’est à se demander comment les nourrissaient leur mère »
,
se disait l’officier, intérieurement sarcastique…

Tandis que les pâtés de nutriments aromatisés tombaient mollement dans l’auge du jeune homme, une main, humaine cette fois, se posa fermement sur son épaule, et le poussa à se retourner vers l’importun présumé, faisant vaciller le niveau de son gobelet à demi rempli.


« Les petits plats que t’ont spécialement préparés avec amour nos p’tites machines n’ont pas l’air de te ravir plus que ça mon bon Rhodan ! »

Détaillant la tenue impeccable de son interlocuteur, contrastant avec l’état de la sienne, le capitaine lui répond :

« Wholes, la vue d’une si jolie poupée de cire toute pimpante comme toi m’aurait mis la larme à l’œil si je n’avais pas les sens nécrosés par la bouffe du coin ! »

Eclatant de rire ensemble, les deux compagnons de bataille se serrent la pogne comme le feraient deux frères, puis se dirigent vers la première table disponible afin de converser librement, sans prêter attention aux regards interrogatifs des marines ayant surpris leurs familiarités.

Leur assise vit leur gélatineuse pitance se remuer en un ballet ragoutant qui donna un bref haut-le-cœur à Rhodan.


« Hé bien mon capitaine, quand le commandeur disait qu’il te casserait la gueule, je pensais qu’il plaisantait…il ne t’a pas loupé mon pauvre vieux…

- Ca oui… le pire c’est qu’avant il m’a serré la main et m’a souri longuement tout en me congratulant, tu sais, avec cet espèce d’air et de ton solennels qu’il est capable de simuler.
Ha ha… J’aurais du me méfier lorsqu’il ma collé LUI-MEME un cigare au bec.
Au lieu de me sortir un briquet, il m’a sorti un sandwich… et pas un petit : je vais manger des bouillies encore longtemps…

-Tu crois que c’est pour la destruction de la frégate ?

-Non, pas du tout. C’est pour avoir dopé au Nividium l’explosion que j’ai provoquée. Ca il n’a pas apprécié, et je peux le comprendre…c’est très rare, très cher, et … un irresistible appât à Khaaks … il ne voulait pas risquer d’attirer une cohorte de ces insectes avec mes conneries.
La, on aurait perdu bien plus que quelques pilotes : ces saletés ne se pointent jamais deux par deux…

-Ce n’est pas faux, mais il fallait prendre une décision rapide et tu l’as prise. Notre présence à tous ici prouve que c’était la bonne !


A ces mots le capitaine ricane :

- Et c’est pour ça qu’il ne m’a pas « Emasculé au laser » comme il dit…
Il m’a quand même offert un verre de sa plus belle cuvée d’alcool spatial après m’avoir copieusement ruiné la gueule, en me disant qu’il ne pouvait vraiment me récompenser officiellement. Une consolation, et une manière de me montrer qu’il doit garder un semblant de cohérence en tant que chef je suppose.


Alternant répliques et cuillères de gelée, Wholes boit goulument une gorgée d’eau entre deux bouchées de son repas, et deux grimaces de dégoût.

-Ouah, j’ai mon compte avec les … « créations » de nos cuistots…
Le commandeur sait où il nous mène, j’en suis certain.
Tu sais qu’il est en ce moment en train de cuisiner la mignonne petite cheftaine du département « Armes expérimentales » ?
L’Argonne aux faux airs de jouvencelle. Elle ne mâche pas ses mots celle-la.
On a trouvé un appareil de technologie inconnue connecté aux armes du vaisseau capital IAG.
On ignore tout de ce bidule si ce n’est qu’il ne dégage aucune radiation. Rien. Peau de balle. Totalement inerte.
Alors que n’importe quel appareil électrique dégage un minimum d’ondes électromagnétiques !
La miss est donc la pour lever le mystère, en somme.
Le commandeur Lotta est persuadé que ça a un rapport direct ou indirect avec l’inhabituelle et fulgurante montée en puissance du canon à photon Xénon standard… et les crédits que nous avons donc du dépenser en conséquence pour réparer les dégâts qu’il nous a occasionné…

-Sottises ! Statistiquement j’ose affirmer que j’inflige plus dégâts à notre bien aimée Corporation que les Xénons !

-Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ils devraient aussi te trouver une jolie scientifique pour te reconfigurer en sage pacifiste !

-Ouaiiiis, je veux ! J’adoore me faire reconfigurer !


Tout en ricanant, Wholes empoigne son plateau et s’apprête à se lever prestement de sa chaise, avant d’ajouter, soudain plus grave que de coutume :

-Mais ce n’est pas tout, le plus surprenant arrive …je ne devrais pas te le révéler mais … Nous avons trouvé quelque chose de bien plus déroutant qu’une arme ou une quelconque technologie dans les débris de nos amis terraformeurs.

- Attends avant de m’en parler alors. Allons-y, je crois que d’autres aliens affamés s’impatientent à l’idée d’occuper notre table, tu m’expliqueras une fois que …


Rhodan s’interrompt brusquement, croisant son regard avec celui d’un officier à trois yeux le fixant intensément. Ces yeux, emplis d’un mépris souverain reflètent toute la pensée des Paranides vis-à-vis des autres races de l’univers X. Le capitaine reconnait immédiatement l’individu :
Un officier haut gradé, commandant le Corps des bombardiers de la compagnie, avec à sa tête la désormais célèbre frégate HCB Fallen…
un modèle unique « Agamemnon » .De type Paranide, évidemment…


-Général Assak’lum !! Mon biquet ! Mais que dis-je, mon trésoor !
Toujours le mauvais œil ? Rhoo, je vais arrêter la, je connais tes tendances vindicatives, mon poulet…œil pour œil pour œil...
Mais pourquoi persistez-vous à garder vos globes en nombre impair, vous autres ? Est-ce que c’est pareil pour vos…


Rhodan éclate de rire seul, hilare de ses propres idioties.

Le souffle rauque de l’imposant paranide se fait plus puissant à mesure que la rage lui monte à la tête…mais il s’abstient pourtant de répondre. L’envie ne lui manque pas cependant d’attraper le capitaine et de lui broyer la tête entre ses appendices.

Il passe son chemin, comme à chaque fois qu’il a du ignorer une provocation pour le bien de sa position hiérarchique et de son autorité...


-Hé, mais tu vas où, Assak’lumeeeet !!
Tu ne veux pas qu’on joue à qui baisse les yeux en premier ?


Wholes le retient soudain, l’agrippant par le col de chemise, tel un enfant turbulent.

-Arrête tes conneries…laisse le tranquille.
Tu a beau être plus gradé que moi, tu restes incontestablement…cinglé…
Mon pote, Tu joues un peu trop avec le feu à mon goût. Il n’est pas sage de faire la vie dure à ce gars, ça peut te retomber dessus. Je te le dis comme je le pense, je ne rejouerai PAS les diplomates pour te tirer d’un mauvais pas, tout ça à cause de tes gamineries !

-Tu exagères la, je pense que cette femelle Paranide à un très bon fond. Elle ferait d’ailleurs à n’en pas douter une mère aimante et une grand-mère douée en confitures !

-Rhodan, c’est un mâle…

-C’est bien ce que je dis, pour un mâle c’est une bonne femelle !


Wholes réprime avec difficulté un rire spontané puis lui répond, péremptoire :

-Quand je te dis que tu es cinglé…

Au détour du couloir menant au réfectoire, les deux hommes se dirigent vers le hall des ascenseurs, en vue de se rendre aux niveaux inférieurs de la station.

Au lieu d’emprunter l’ascenseur général, Wholes les dirige vers une zone annexe, récemment mise en service, équipée d’un pupitre de commande protégé par un scanner dont l’autorisation d’accès est réservée à un personnel très restreint…

Rhodan reconnut immédiatement une borne de téléportation, d’ordinaire uniquement utilisée au sein des vaisseaux capitaux. Voila qui laisse présager la nature hautement secrète de ce qui est entreposé dans la zone de confinement…

Alors qu’il entre dans la cabine après que Wholes ait désactivé les sécurités, Rhodan contemple rêveusement le sigle qu’il avait vu si souvent, orgueilleusement ostentatoire, au nez des chasseurs de la compagnie :
l’harmonieux blason de la corporation Helios, noir et or, soigneusement peint au mur, esquissant une éclipse stylisée : la couronne dorée d’un soleil autour d’un disque noir orné des symboles représentant les huits races de l’univers d’X.
Tranchant le disque d’obscurité en travers, apparait la pioche flamboyante du chercheur en quête perpétuelle de réponses… puis disparaît brusquement au profit d’un pan de mur nu : Wholes avait enclenché la téléportation…

Devant la borne, une grande verrière de plusieurs dizaines de mètres de superficie couvrait l’antichambre.
Un grand panneau de contrôle des ouvertures ainsi qu’une panoplie complète d’instruments et ordinateurs emplissaient la pièce précédant la zone de confinement. Derrière la verrière, on pouvait distinguer ce qui semblaient être des armes et technologies de la plus étrange et exotique conception imaginable.

Devant les amas d’artéfacts aliens, siégeait une capsule oblongue, vers laquelle tous les câbles des instruments étaient reliés.

Un énigmatique sourire aux lèvres, Wholes fit signe à Rhodan d’approcher.


Avec une certaine appréhension, le capitaine tenta d’apercevoir le contenu de l’enveloppe si activement surveillée.
Deux points bleus parvinrent à se faire perceptibles, puis…
Rhodan tituba de surprise...

un nez, et une bouche !


« Un nourrisson ?!!

-Ho hoo, doucement, tu ne devrais même pas te trouver ici… reste calme mon vieux, ou cette visite officieuse à nos yeux risque de se transformer en arrestation officielle pour nous deux …

-Tu es en train de me dire que vous avez trouvé un bébé, tranquille dans son « spatio-berceau », flottant dans l’espace au beau milieu des ruines d’un champs de bataille ?!

-Il faut croire…mais attend, le meilleur arrive : regarde cet indicateur, le compteur geiger, sur le cadran de droite, et fais donc toi même la différence avec l’artéfact inerte qu’on a repêché…


Wholes accompagne ses propos d’un clin d’œil.

Le capitaine, lisant les valeurs affichées à l’écran, n’en crut pas ses yeux :


«Hem, mais oui mais bien sur…
si j’en crois vos mesures, vous n’avez pas récupéré un môme, ça non… A vue de nez je dirais plutôt qu’il s’agit la d’une…disons…
d’une barre d’Uranium 238 »
Last edited by Vitchenz on Mon, 28. Sep 09, 11:48, edited 1 time in total.
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Post by Vitchenz » Fri, 25. Sep 09, 19:49

Finalement le rustre et spartiate commandant de la Compagnie semblait bien plus sage et mesuré qu’elle ne l’aurait cru au premier abord :
A aucun moment elle n’eut à employer l’argumentaire élaboré qu’elle réservait souvent aux « mules aveugles » des chefs d’armées Argonnes.

Des objectifs clairs et vraisemblablement accessibles, des moyens dignes de ce nom épaulés par une équipe réputée hautement compétente et une obligation-non pas de délai comme elle en avait l’habitude avec les militaires- mais de ré-sul-tat…

Voila qui, pour une fois, changerait assurément la donne en la faveur d’un travail de qualité propice à la vraie recherche, telle que la conçoit tout scientifique puriste.

Enfin, cerise sur le gâteau, le commandeur avait mis un point d’honneur à absolument tout révéler du projet dont elle avait eu la charge, depuis le plus anodin détail technique jusqu’aux plus lointaines anecdotes liées au contexte dans lequel l’artéfact et l’enfant avaient été trouvés.
Surprise, et reconnaissante de ces faveurs, elle revit alors à la hausse l’estime qu’elle avait du « grand patron », bien qu’inhibée par son air ténébreux capable d’inspirer crainte et respect même à la pire des crapules.

Le regard lourd de menace que lui lança Lotta refroidit d’ailleurs quelque peu l’incandescence de son enthousiasme lorsqu’il aborda le sujet de la confiance qui lui avait été accordée sur cette affaire. Aucun faux pas ne lui serait permis…
Elle n’en attendait pas moins de son employeur, quand bien même sa curiosité scientifique prévalait sur sa loyauté envers le commandeur…

Le flash de téléportation la sortit soudain de ses tumultueuses pensées pour la conduire au devant de la fameuse salle de confinement, désormais envahie de toutes parts de chercheurs affiliés à toutes les races, tous s’affairant et gesticulant en tous sens derrière la verrière protectrice de l’antichambre.
Alors qu’elle approchait, un Boron se retrouva plaqué contre la vitre et sa longue descente la fit couiner bruyamment.

Un coup d’œil sur sa droite elle vit un frêle Argon hystérique se jeter sur le dos d’un Paranide qui collait lui-même une mandale à un Teladi, alors occupé à lancer un lourd microscope au visage d’un Split aux prises avec un Terrien brandissant une chaise de bureau…avec ses petites roulettes tellement douleureuses lorsqu’elles percutent les omoplates… Elle n’en croyait pas ses yeux …
C’était donc ça, cette concentration si intense de matière grise qui faisait la fierté de la noble corporation ?

Au milieu du chaos ambiant, un Boron d’allure neurasthénique contemplait mollement la scène depuis l’ordinateur central de la zone, dont il tapotait le tabulateur de temps à autre, esquivant les projectiles qui fusaient autour de lui.
Toujours hors de la pièce, s’éclaircissant la voix, la jeune femme appuya calmement sur la commande de l’interphone de communication, d’où elle laissa échapper un cri de colère qui tétanisa soudain tous ses occupants :


« Bande de dégénérés ! L’âge mental est-il ici inversement proportionnel au potentiel intellectuel ? Vous n’avez pas honte ?! »

L’air nullement affecté, le terrien du groupe, la gorge d’un split solidement empoignée, embrassa l’étendue de la pièce, déclarant à la ronde, tel un tribun :

« Elle a raison mes amis, regardez nous, pires que des gosses ! Nous déshonorons la profession !
Allons-nous nous rabaisser davantage ?
Allons-nous trouver un terrain d’entente vis-à-vis de cette satanée théorie de saturation énergétique des circuits de commande de saut ?
Allons-nous nous mettre d’accord sur la supériorité évidente du castor sur le koala ? »


Il prit alors un air affligé, baissant la tête, suivi de toute l’équipe, comme s’il avait pris conscience de son attitude…

Puis décocha un violent coup de poing à son voisin de gauche, ce qui fit reprendre le pugilat général de plus belle…

Exaspérée, la jeune femme sortit en un éclair de son sac une petite arme de poing aux formes anguleuses qu’elle pointa sur le nez du farfelu terrien, ce qui eut pour effet d’instaurer dans les lieux un silence glacial…


" Hum…Pause dramatique…

J’ai honte de jouer à ce jeu mais on m’a toujours dit que la courtoisie donnait toujours de meilleurs résultats quand on l’accompagnait d’une arme :

Ainsi, mettons-nous au travail…je vous prie…


Un sourire narquois aux lèvres, le terrien lui répondit avec aisance et familiarité, en insistant sur les mots :

-Emma…tu n’as décidément aucun humour… »

La jeune femme leva un sourcil.

A cet instant précis, les bases de la station tremblèrent de toute leur masse, annonçant le décollage du seul vaisseau alors amarré au Quartier général : Le HCM-WEB, la frégate principale de capture de la compagnie.
Baissant lentement son arme à l’allure du lent concerto de bourdonnements, la chef Scientifique prit un air soucieux, se remémorant les informations que lui avaient dévoilées Lotta :
Cela faisait d’elle l’une des seules personnes à connaître les détails de la mission…
Le Lieutenant Wholes avait fort à faire…
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Post by Geek » Tue, 3. Nov 09, 23:16

* Imperial Paranid News *

En ce jour béni, la flotte Paranide a repris possession de Fin des Hérétiques, en dépit des protestations ridicules des terreux. Grace à son habilité supérieure, le commandant a trompé l'ennemi en employant des vaisseaux FII capturés dans le plus grand secret.

Les terreux refusent de reconnaitre leur infériorité manifeste et promettent des représailles. A la menace d'une intervention argonne, le commandant de la Flotte a répondu "cela m'impressionne autant que mon premier filet boron".
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Post by Vitchenz » Wed, 4. Nov 09, 14:21

Les bras robotisés pincèrent délicatement l’appareil Alien et lui firent imprimer une lente rotation sous le réticule du scanner.

Relié à l’appareillage de mesure, le pseudo-berceau où nichait en son sein le frétillant bambin, pourtant plus radioactif que ne peut le supporter normalement un être vivant…

Une équipe de chercheurs scrutait l’encéphalogramme du nourrisson tandis que l’autre, coordonnée avec la première, tentait de mesurer l’activité énergétique de l’artéfact, en lien supposé avec celle du bébé…telle était la théorie d’Emma Soudouan.

Le test devait s’effectuer en trois phases distinctes. :

L’exposition à la simplicité d’un phénomène physique tel qu’un arc électrique de faible intensité, au raffinement des ondes émises par un générateur de saut miniaturisé et enfin à la puissance brute d’une décharge d’un lanceur de plasma, l’arme la plus couramment utilisée sur les chasseurs lourds du Commonwealth.

Les yeux rivés sur le regard bleu-acier de l’enfant, la scientifique ne pouvait s’empêcher de se sentir terriblement mal à l’aise, alors qu’elle fit signe à la première équipe de lancer la phase 1 :

Le bambin semblait d’un calme à figer l’océan…

Sa posture, ses mouvements, sa moue, ne laissaient en aucun cas transparaître cette curiosité infantile, cette euphorie, cet émerveillement devant le détail le plus bancal, non… il restait impassiblement silencieux, tandis que l’électricité envahissait l’artéfact dans un murmure de crépitements discrets qui coupa la respiration de chacun des chercheurs en attente de résultats…

L’attention partagée entre l’enfant, l’artéfact et l’écran de l’oscilloscope, Emma tressaillit alors qu’elle remarquait le regard perçant du bébé plongé dans le sien.

Plusieurs secondes s’écoulèrent avant qu’elle n’ose détourner les yeux…

Il y avait quelque chose qui ne collait pas avec ce gamin…
Elle ignorait ce que ça pouvait-être, mais quoi qu’il en fut...
Il lui inspirait une peur viscérale…


« Emma ? T’es avec moi ?

La scientifique soupira et jeta une boulette de papier à la figure du terrien.

-Hem, Ok, t’es avec moi…

Comme tu sembles en possession de toutes tes capacités, jette un œil du côté du scanner… »


Le disjoncteur avait été vraisemblablement coupé, pourtant l’oscilloscope affichait toujours les valeurs calibrées lors du lancement de la première phase…

A l’approche du scanner, la jeune femme crut d’abord avoir abusé de l’herbe Téladienne…

L’objet se tortillait, mu par des forces invisibles et une technologie qui échappait à son entendement.

Tel une goutte de mercure, l’artéfact tour à tour se disloquait puis reprenait brusquement sa forme, comme un animal pris de spasmes violents, pour enfin luire à affoler les compteurs Geiger.

L’objet n’était plus physique, il devenait pure énergie… une énergie électrique contrôlée, à l’air libre et sans aucun confinement.

Tous devaient se rendre à l’évidence : l’artéfact avait temporairement pris la forme de l’arc électrique sous lequel il avait été exposé.

Si cela s’avérait exact, cela signifiait qu’il disposait de bien plus que de la capacité de « mimer » l’apparence. Et s’il pouvait reproduire également le plus complexe phénomène physique connu aussi facilement qu’il copiait la structure d’une simple boite d’allumettes ?

Cette idée mit en effervescence tous les esprits avides de découvertes alors présents dans la zone de test, et provoqua un brouhaha d’excitation générale, très vite réprimé par le regard menaçant d’Emma…il leur fallait se fier au protocole, à la prudence et à la raison avant de laisser les rennes à leur enthousiasme aveugle… d’autant qu’aucune variation n’avait été enregistrée sur l’encéphalogramme du nourrisson, aussi plat que la terre avant Galilée… platitude qui gardait la jeune scientifique dans l’incrédulité.

La phase 2 fut lancée en conséquence :

L’équipe Boron connecta les générateurs auxiliaires à l’artefact afin de fournir l’énergie nécessaire à un petit phénomène de saut.

Les deux autres équipes configuraient les inhibiteurs magnétiques dimensionnés spécialement pour le moteur de saut prévu pour l’expérience pendant qu’Emma et son camarade Terrien Kane vérifiaient une dernière fois les algorithmes de contrôle de la puissance appliquée aux générateurs, en fonction de l’intensité du phénomène à confiner. Tout semblait en ordre.

Un fol espoir au cœur épaulé d’un étrange pressentiment, hésitante,
Emma pressa finalement le bouton d’exécution du programme de test.

Le moteur de saut se chargea progressivement de l’énergie nécessaire à la formation d’un petit trou de ver… l’air environnant saturé d’électricité, la verrière pourtant blindée se mit à vibrer furieusement, et les générateurs électriques vrombirent sur un ton toujours plus aigu.

La courbe énergétique relevée suivrait scrupuleusement la courbe théorique calculée préalablement jusqu’au « pic » d’énergie, le point d’incertitude, qu’aucun instrument n’était en mesure de calculer précisément…

Un éclair lumineux envahit la pièce, annonçant l’ouverture d’une « fenêtre » d’hyper-espace… un trou béant appelant voracement la matière qui le traverserait…

Un des panneaux de contrôle, surveillé par l’équipe Split se mit à grésiller, puis à piailler sous l’excès d’énergie dégagée par le saut généré. L’écran finit par se fendre et imploser, laissant juste le temps à l’équipe de surveillance de se mettre à l’abri du déluge d’étincelles qu’il projeta alors.


« Equipe 3, prenez le relai, il nous faut ces relevés ! Je vous transmets les commandes de confinement ! »

L’équipe Téladie prit la place de la chef Scientifique, et, à l’écoute de se directives, eut vite fait de réduire l’impact des ondes émises par le trou de ver sur les instruments.

Dans le même temps, Emma courut vers les boites de dérivation d’énergie afin de fournir un surplus de puissance aux inhibiteurs.

Mais elle n’eut pas le loisir d’achever sa tâche :

Elle perdait inexplicablement le contrôle : l’artéfact était lui-même devenu un trou de ver, ayant absorbé le premier, devenant toujours plus puissant et intense, concentré… de telle sorte qu’elle et son équipe ne parvenaient désormais plus à le contrôler.

Les instruments et toute l’informatique rendirent l’âme les uns après les autres, à l’exception du moniteur affichant l’encéphalogramme du bébé, extrêmement actif !

Prise de panique, elle comprit que ses doutes, ses craintes initiales étaient fondées ; elle hurla soudain aux équipes désemparées :



« Coupez tout !! Coupez-tout sinon on va y passer !! »

Kane se précipita sans réfléchir vers le disjoncteur d’interruption, l’empoigna fermement et reçut une violente décharge électrique qui l’envoya valser sur le mur d’en face, pendant que les équipes précédées d’Emma se jetèrent à son secours.

Tous les systèmes électriques avaient sauté et la lumière rouge lugubre des générateurs de secours baignait la zone des pourpres reflets de leur échec.

Bien qu’en piteux état Kane était vivant, au soulagement d’Emma, qui s’en laissa glisser le long du mur en soupirant, le palpitant à son paroxysme…

Un Boron tenta d’activer l’interphone, désespérément muet… puis porta son regard vers la verrière : l’artéfact avait disparu…

Soudain, Emma éprouva le besoin de vérifier à nouveau le dernier moniteur encore actif : celui-là même qui affichait l’encéphalogramme de l’enfant…

On eut dit qu’il retransmettait les images du journal télévisé de cette partie de la galaxie. Elle y vit…une bataille…

Une guerre apparemment fratricide puisque tous les vaisseaux, de conception terrienne, ouvraient le feu entre eux.

Du moins…c’est ce qu’on pouvait observer au premier abord…

Elle connaissait ce secteur, son paysage, ses nébuleuses…
Il s’agissait de « Fin des Hérétiques », originellement Paranide, jusqu’au premier contact du gouvernement de la Terre avec les autres races du Commonwealth…

Puis un Paranide se présenta à sa vue. Il offrit au regard des « téléspectateurs » avec un rire peu dissimulé les décorations d’un officier mort, ou au mieux captif.

Elle crut en défaillir : ces insignes appartenaient au Lieutenant Wholes !

Son regard impuissant dériva vers les craquelures de la verrière les protégeant des radiations, qui ne tarderait pas à céder… puis vers l’enfant…

Elle jura un instant le voir sourire…
"Ne dîtes pas à ma mère que je bosse dans la pub, elle me croit pianiste dans un bordel"

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